Description
Tremblez, les sorcières reviennent ! disait un slogan féministe des années 1970.
Image repoussoir, représentation misogyne héritée des procès et des bûchers des grandes chasses de la Renaissance, la sorcière peut pourtant, affirme Mona Chollet, servir pour les femmes d’aujourd’hui de figure d’une puissance positive, affranchie de toutes les dominations.
Davantage encore que leurs aînées des années 1970, les féministes actuelles semblent hantées par cette figure de la sorcière.
Elle est à la fois la victime absolue, celle pour qui on réclame justice, et la rebelle obstinée, insaisissable. Mais qui étaient
au juste celles qui, dans l’Europe de la Renaissance, ont été accusées de sorcellerie ?
Ce livre explore trois archétypes de la chasse aux sorcières et examine ce qu’il en reste aujourd’hui, dans nos préjugés et
nos représentations : la femme indépendante – les veuves et les célibataires furent particulièrement visées ; la femme sans
enfant – l’époque des chasses a marqué la fin de la tolérance pour celles qui prétendaient contrôler leur fécondité ; et la
femme âgée – devenue, et restée depuis, un objet d’horreur.
Mais il y est aussi question de la vision du monde que la traque des sorcières a servi à promouvoir, du rapport guerrier qui
s’est développé alors tant à l’égard des femmes que de la nature : une double malédiction qui reste à lever.